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Wells Fargo (WFC)

Dans l’analyse de contenu d’aujourd’hui, nous discutons d’un sujet plutôt délicat : le scandale entourant Wells Fargo & Co (WFC), une des plus grandes banques des États-Unis. Wells Fargo a été accusé de pratiques de ventes illégales, incluant l’ouverture de 2 millions de comptes fictifs. Certains employés auraient également créé des fausses adresses courriel pour enrôler des clients à leur insu, ou bien pour créer des clients fictifs, pour atteindre leurs quotas. Wells Fargo n’a pas admis ni réfuté les allégations mais a accepté de payer une amende de 185M$USD et de rendre une ordonnance de consentement. 5,300 employés ont par le fait même été congédiés. 

Depuis l’ouverture des marchés du lundi 20 septembre, moment où le scandale a atteint un sommet médiatique, les actions de WFC ont perdu environ 2.1%, alors que l’indice Dow Jones US Financials n’a presque pas bougé. Lorsqu’une compagnie est confrontée à un scandale de la sorte, il est important pour les investisseurs d’être en mesure d’évaluer le ratio rendement-risque pour prendre la meilleure décision. Malgré que plusieurs facteurs externes et imprévisibles puissent affecter positivement ou négativement l’action de WFC dans les prochains jours, voici quelques observations purement basées sur l’analyse des données historiques.

Puisqu’aucune donnée fondamentale n’a changé depuis le dernier rapport trimestriel, le SPscore reste élevé, à 69%. Notons qu’uniquement basé sur les informations publiques disponibles aujourd’hui, le fondamental de WFC ne devrait pas être significativement affecté. La valeur intrinsèque a une belle tendance haussière à long terme, et suite à la chute du prix de l’action depuis le début septembre, elle se retrouve perchée au-dessus de l’action, aux alentours de 54$. L’écart entre la valeur intrinsèque et le prix s’est accentué, et il indique aujourd’hui un escompte d’environ 20%. Cet écart est d’autant plus intéressant puisque le ratio P/VI moyen 5 ans s’élève à 1.02, soit une surévaluation de 2%. La valeur de croissance future (FGV) expose la même anomalie par rapport aux multiples passés : elle est de -1.7% (escompte), alors que la moyenne 5 ans s’élève à 14% (prime). 

Pour ceux capables de tolérer la volatilité et les risques à court terme tout en étant assuré que le scandale n’aura pas d’impact significatif sur les résultats et la réputation de la banque à long terme, il apparaît mathématiquement logique de commencer à bâtir une position sur le titre. Par contre, pour ceux voulant minimiser les risques de pertes à court terme, il serait plus prudent d’attendre un dénouement définitif et d’acheter le titre seulement lorsqu’il reprendra une tendance haussière, même si cela implique probablement de manquer la hausse initiale. 

Cette lettre d’information a été écrite par Sebastian Carrillo, stagiaire McGill, sous la supervision de Jean-Didier Lapointe

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